Spectacles

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Loup y es-tu? 666 questions posées à la bête

Texte : Arno Fabre


 

Loup, te rends-tu compte qu’en attaquant les moutons isolés, tu favorises leur instinct grégaire ?

Empêches-tu le devenir individualiste des moutons ?

La forêt progresse-t-elle depuis que tu es de retour et que les vaches ont peur de brouter à l’orée du bois ?

As-tu conscience que ta présence transforme les paysages ?

Bouches-tu le paysage ?

Regardes-tu le paysage ?

Fais-tu partie du paysage ?

  

 

Les haltérophiles devraient-ils aider les maçons à transporter des parpaings plutôt que de soulever des poids inutilement ?

En tant que consommateur responsable et acquis à la cause de l'économie verte, accepterais-tu de ne plus regarder la coupe du monde de football et de ne consommer que du sport de proximité ?

Loup, les animaux font-ils du sport pour leur bien-être ?

Les chevaux de course sont-ils contents de gagner une course et très déçus d'arriver deuxième pour 1/100 de seconde ?

 

Arno Fabre est né le 24 Août 1970 à Limoges.

Il vit et travaille à Toulouse.

Il est diplômé de l’École Nationale Louis Lumière en 1990 (section photographie) et a été résident au Fresnoy – Studio National des Arts contemporains de 2001 à 2003.

Son travail est invité en France et à l'étranger : Saint Saint-Pétersbourg, Amsterdam, Monaco, Barcelone, Courtrai, Mons, Genève, Zagreb, Belgrade... lors d’expositions d’art contemporain, de festivals de musique contemporaine, de marionnettes ou d’art électronique.

 

Note d'intention

Ce texte, dit par deux comédiennes, doit être entendu le plus possible dans son entièreté, ce qui étant donné sa forme (uniquement des questions) peut ne pas sembler aisé a priori.

Pour remédier à cette singularité diverses alternances de parole ont lieu selon les thèmes et la structure des questions : les passages de parole peuvent être rapides, ou plus distancés, des parties plus conséquentes sont prises en charge par une comédienne et des moments chorals sont prévus.

La parole est proche de soi et en même temps vraiment adressée...

Il faut veiller à varier les rythmes, le volume des voix et ne pas adopter systématiquement le ton questionnant.

Les silences sont indispensables pour permettre au spectateur de « reprendre son souffle », afin que le texte résonne en lui...

Dans cet écrit qui nous renvoie à l'animalité, la place du corps est importante.

Aussi avons nous envisagé que le corps soit en jeu par le biais de rituels décalés et d'installations plastiques autour de la nourriture principalement. Cependant ces rituels sont précis et sobres afin de ne pas perturber la réception du dire, mais au contraire de l'accompagner et de le mettre en valeur.

Au fur et à mesure de l'avancée du texte une place de plus en plus importante sera donnée à l'animalité...






Avant...

Le Doux Parfum des temps à venir

En savoir encore plus   

Regard extérieur, Gilles Fossier


Texte, Nade Christel
Danses, Claudia Flammin

Musiques (guitare et chant), Pape Amath N'Diaye
Lumières, Jean-Louis Carrausse

 Femme je suis


Et ta mère.
Je ne tiens pas rigueur à l’aube qui s’annonce pour moi
Comme une fin de route.
Car qui passe la main au lever du soleil laisse à
Ceux qui survivent un jour pour eux tout seuls.
Au point du jour je te quitterai.
Je fus et ne serai plus...




...Je n’ai jamais été la servante d’un seul.
Et n’ai jamais signé de pacte d’éternité avec
mes compagnons de nuit.
Je suis allée vers les uns,
les autres sont venus vers moi,
d’autres encore, nous nous sommes croisés
dans la beauté toujours fugitive de l’instant
sans que l’on puisse dire qui d’eux ou de moi a
prononcé le premier mot, marqué le premier pas de danse...





...Une essence chasse une autre essence.
Quelle essence vaincra la haine?
Je te laisse ce coffret vide où tu rangeras tes trésors.
Et lorsque tu auras trouvé le doux parfum des
temps à venir, tu le cacheras dans ce coffret.
Le paradoxe du parfum, c’est qu’il libère ce qu’il
capture...






Le Doux Parfum des temps à venir est un texte court mais d'une intense beauté.

Il nous relate les dernières volontés et les ultimes conseils d'une mère à sa fille.

Le genre du texte est indéfinissable: Est-ce un conte? Peut –être...

Il est construit comme un poème avec des strophes, un rythme, des phrases qui reviennent comme une douce musique.

La volonté de l'auteur est de ne pas situer ce texte dans un lieu précis, ce qui lui confère une universalité dans le temps et l'espace. Les lieux évoqués sont la guerre, les haltes, l’errance dans des paysages désertiques, des cités délabrées.

Il y est question de passage, de transmission. Que laisse t-on à ses descendants et qu'a t-on retenu de ce qui nous a été légué?

La mère est une femme au destin tragique, marquée par la violence et la honte, mais qui a su préserver sa liberté, malgré le joug de la société, et a pris son destin en main.

Elle dévoile, à la fin de sa vie une réalité très sombre de sa propre histoire frappée de honte et de violence, qu'elle a tue jusque là, afin de préserver l'innocence de son enfant.

Ces événements tragiques ne sont pas donnés dans les premières pages. La mère prépare d'abord sa fille à ce qu'elle va lui révéler. Elle commence par défaire l'écheveau des belles histoires qu'elle lui a inventées dans sa petite enfance pour la mettre à l'abri des violences du monde, lui permettre de grandir, d'être plus forte et d'aimer la vie.

Puis elle livre la vérité sur ses origines, les violences qu'elle a subies, elle se libère du poids du mensonge, ses mots lui donnent une nouvelle naissance, lui permettent de partir sereine.

La vie de cette femme s'achève sans regret, mais avec la volonté de transmettre un héritage plus précieux que toutes les richesses du monde: la quête de la liberté.

La femme est ici messagère de l'espoir.

Cet hymne à la liberté se traduit aussi à travers l'éloge de la danse, symbole de la libération des corps.

Les références et réminiscences olfactives sont multiples dans ce texte. L'odorat est le sens le plus ancien. C'est lui qui apparaît le premier dans le développement du petit enfant. On rencontre dans ce texte des parfums violents d'errance, de haltes et de haine, mais aussi des fragrances de fleurs, de fruits purs, de rosées franches.
Nous avions d’abord envisagé pour ce texte une simple lecture.

Sa grande beauté poétique et les thèmes abordés nous ont ensuite guidés vers une présentation plus étoffée dans lesquelles interviendraient d’autres arts: la musique, le chant et la danse.




Pourquoi la musique et le chant?

Ce texte est court, mais dense par son contenu. En peu de mots sont traduits le passé de la mère et le message d’espoir qu’elle veut transmettre à sa fille.

La musique et le chant créent une atmosphère qui rend le spectateur particulièrement réceptif à la représentation. Ils intensifient le voyage des mots. Supports à une rêverie, ils apportent le plaisir de l'émotion. Ils ponctuent la parole ou l'accompagnent. 

Ce texte est d’une profonde sensibilité. Il est dit par la comédienne dans la simplicité, pour laisser au spectateur sa liberté de réception. La musique et la voix de Pape Amath N’Diaye apportent le plaisir de l'émotion.


Elle permet au spectateur d’avoir le temps de recevoir le discours.

Elle sera un support à une rêverie sur le texte




Pourquoi la danse?

Parce que dans ce texte, il y est souvent question de corps: le corps aimant, jouissant, mais aussi souffrant, fatigué. Il y est question de marches incessantes, d’errances...
La danse soutient les pas de la comédienne puis fait corps avec les mots, devient la mère,  la fille, l'ombre d'une femme géante, l'expression d'un sentiment, la caricature d'une figure... Toujours en lien avec la musicalité du texte, les chants du musicien, les mélodies de la guitare, il s'agit d'une danse des sens.

Cette alliance de la parole, de la danse, de la musique et du chant amène à un spectacle intime, imagé, sensible et épuré.
Il n’est pas question pour la danseuse Claudia Flammin d’illustrer le propos mais de suggérer pour laisser libre l’imagination du spectateur.



Il est important que les trois arts soient imbriqués et non juxtaposés, s’appelant, s’influençant ou s’opposant parfois, mais existant seuls par moments afin de ne pas saturer l’espace visuel et sonore… et seront présents les silences.


Le spectacle, mise en voix et en espace du texte marie une parole qui acte, une danse 

qui incarne, une musique et un chant qui prolongent le voyage des mots, vers un univers

 intimiste et imagé.



Cette alliance de la parole, de la danse, de la musique et du chant amène à un spectacle intime, imagé, sensible et épuré. 

 


Lyonel TROUILLOT Romancier et poète, intellectuel engagé, critique littéraire et scénariste haïtien, acteur passionné de la scène francophone mondiale, il est né en 1956 dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où il vit toujours aujourd’hui.
Il a d'abord étudié le droit, a collaboré à différents journaux et revues d'Haïti et de la diaspora.

Il est l'auteur d'une importante œuvre poétique et romanesque, essentiellement publiée en Haïti. Il est également professeur de littérature à l'Institut Français de Haïti et à l'Université Caraïbe. Durant l'année 2003, Lyonel Trouillot a été l'un des initiateurs actifs du Collectif NON, collectif regroupant des intellectuels haïtiens qui a largement contribué à la chute du gouvernement Aristide.

Toute l’œuvre de Lyonel TROUILLOT est publié chez Actes Sud. 
 


Quartett d'Heiner MÜLLER en 2007 
La pièce met en scène les deux protagonistes du roman de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Valmont et Merteuil. Bref et extraordinaire épisode de la guerre des sexes, à la fois duel amoureux, combat de grands fauves, joutes verbales et jeu de masques cruels et ironiques...
Chantier laboratoire au Théâtre de la Digue

Avec Reynald Rivart et Valérie Surdey. Mise en scène : Gilles Fossier


 
Le Complexe de Thénardier de José PLIYA de 2005 à 2007

La guerre. La Mère recueille Vido qui fuit le génocide. Pour se rendre utile, Vido devient fille de maison, femme de ménage, bonne à tout faire. Un froid matin d'hiver, Vido choisit de s'en aller. Contre toute logique, contre tout bon sens. La Mère, atteinte du "Complexe de Thénardier" décide de l'en empêcher. Coûte que coûte… Dans ce combat, chacune va utiliser ses propres armes, Vido: l'innocence, la fraîcheur et le silence grandissant, la Mère: la parole abusive et tour à tour la tyrannie, la ruse, la séduction.

Spectacle présenté au Hangar, à l'Espace Bonnefoy, au Chapeau Rouge-

Espace St Cyprien, à la Cave Poésie, au Théâtre du Pont Neuf...

Avec Nade Christel et Mathilde Henry. Mise en scène Gilles Fossier


 
Le Cardinal d'Eduardo PAVLOVSKY de 2003 à 2005

Selon l'auteur, Le Cardinal est « un personnage extravagant, mélange de religieux et de sexologue entouré de deux nains dont on ne sait si ce sont deux hommes ou deux femmes... » Le texte est éminemment poétique et les propos comme les acteurs font appel à des métaphores. Cette pièce à la construction non linéaire, nous interroge sur notre temps, à partir d'une situation grotesque et décalée.

Spectacle présenté au Théâtre des Mazades, au Théâtre Daniel Sorano...
Avec les comédiens Sarah Darnault, Nathalie Pagnac et Reynald Rivart.
Mise en scène : Gilles Fossier

Scénographie : Mina Tanière






Une Femme de Lettres d'Alan BENNETT de 2000 à 2003

Tranches de vie grinçantes et burlesques d'une anglaise respectable... Elle trompe sa solitude dans une correspondance surabondante qui finira par jeter le discrédit sur son honorabilité.

Musique et voix se rencontrent, se parlent, s'influencent, s'opposent, s'éclairent.

Spectacle présenté à la Cave Poésie, au Hangar, au Théâtre de Poche, au centre Culturel de Cugnaux, au Centre Culturel de Carbonne...
Avec Nade CHRISTEL, comédienne et Nathalie Estévenin,
musicienne. Mise en scène Gilles Fossier